Lettre ouverte à Charles Demouge, président de Pays de Montbéliard Agglomération

 

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M. le président, cher Charles,

J’ai pris connaissance des perspectives de réorganisation politique et territoriale au sein de PMA, avec les conséquences de la loi NOTRe en ligne de mire. Ces périodes de mutation sont des grands moments, qui se préparent et qui hélas créent toujours les conditions des petits arrangements avec les obligations théoriques.

J’apprends donc, comme la plupart des citoyens de notre agglomération, par voie de presse ou lors de mes échanges réguliers avec des élus locaux de notre assemblée, que la représentation des femmes dans notre assemblée a de très fortes probabilités d’être sacrifiée au moment où il s’agira d’élire la représentation d’une nouvelle assemblée élargie : les petites communes ayant souvent pour uniques représentants le maire, majoritairement un homme.

La représentation des femmes est certainement l’unique grande avancée véritable de la politique contemporaine. Il reste encore du chemin à faire, mais c’est une grande victoire sur l’injustice de l’histoire. C’est une juste réparation du principe d’Egalité qui doit toujours prévaloir.

C’est pourquoi j’ai ressenti de la colère en apprenant qu’il fallait s’attendre, dans les mois à venir, à ce que les élues de notre assemblée disparaissent peu à peu de la représentation communautaire.

Je ressens encore plus de colère quand j’apprends que l’intervention de notre collègue d’Etupes, Isabelle Conrod, est balayée par le sarcasme. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de lui témoigner mon soutien. Il est aujourd’hui possible de donner des garanties à nos adversaires socialistes, sur tel ou tel sujet, mais nous ne pourrions pas le faire pour la représentation des élues en politique ?

J’ai vu comment les « combines » avaient droit de cité lors de mon éviction du bureau politique de PMA.

J’ai vu comme la majorité était prête à « brader » l’une des leurs sur la pression socialiste, sans sourciller.

J’ai vu comment l’on s’arrangeait avec la règle, en comptabilisant des bulletins nuls car raturés.

Tout cela ne me rassure pas sur la question des femmes en politique lors du passage à une agglomération élargie. Vraiment pas.

Encore un bel exemple de démocratie : les petites communes seront appelées à être moins représentées dans la nouvelle organisation, avec un unique élu – souvent le maire – au lieu de deux.

Les grandes communes, de leur côté, seront sur représentées avec des conseillers communautaires supplémentaires qui seront désignés à la seule discrétion du maire. C’est tout le contraire de l’esprit du nouveau mode de désignation, qui par le biais du fléchage permettait – enfin ! – aux citoyens d’élire directement leurs conseillers communautaires – élément important – aussi bien parmi la majorité que dans l’opposition.

Fidèlement

Christine BESANÇON

 

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